Des tissus mous de dinosaures retrouvés sur huit fossiles de l'ère crétacée
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De nouvelles méthodes d'échantillonnage ont permis d'obtenir des cellules et des fibres à partir de fossiles relativement ordinaires, élargissant ainsi les possibilités de la paléontologie.
Les efforts passés pour récupérer des structures organiques telles que la peau, les plumes et les fibres musculaires se sont concentrés sur des restes exceptionnellement bien conservés, donnant lieu à des découvertes telles que le tissu flexible d'un T. rex, l'hémoglobine de l'intérieur de l'abdomen d'un ancien moustique et les molécules de pigment d'un fossile de tortue de l'Éocène. Mais ces exemples ont toujours été considérés comme l'exception plutôt que la règle.
Les fossiles en question sont huit os de dinosaures du Crétacé, représentant des espèces non identifiées des deux principaux clades de dinosaures. Certains appartiennent à l'Ornithischia, qui comprend des herbivores comme le Stegosaurus et l'Iguanodon, tandis que d'autres représentent le Saurischia, qui comprend des carnivores comme le Velociraptor ainsi que des mangeurs de plantes comme le Brachiosaurus.
Les huit fossiles utilisés dans l'étude ne sont que de qualité moyenne. Malgré cela, les chercheurs ont pu utiliser de nouvelles méthodes de spectrométrie de masse à l'échelle micro et nanométrique pour observer ce qui semble être des fibres de collagène calcifiées dans quatre des fossiles, et elles ressemblent à celles des os modernes. L'équipe a également découvert des structures ressemblant à des globules rouges dans deux des fossiles. Une inspection plus poussée de ces structures a révélé une ressemblance frappante avec les cellules sanguines des émeus modernes, des oiseaux sans ailes de 1,80 m de haut qui vivent en Australie.
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La nouvelle méthode, écrit l'équipe, repousse les limites de ce que les paléontologues pensaient être possible en matière de récupération des tissus mous. La possibilité d'échantillonner et d'étudier les fibres et les structures cellulaires d'un plus grand nombre d'espèces fossiles devrait permettre d'affiner notre compréhension de la relation entre les dinosaures et les oiseaux modernes, ainsi que de fournir de nouvelles informations sur la physiologie, la biochimie et le comportement des dinosaures.
L'échantillonnage de tissus qui s'étendent sur des millions d'années peut également aider à clarifier les événements majeurs de l'évolution. La taille des globules rouges, par exemple, est en corrélation avec le taux métabolique chez la plupart des vertébrés. La comparaison de la taille des cellules d'un éventail d'animaux anciens pourrait fournir des indices sur le moment et la raison pour lesquels certaines espèces sont passées du sang froid au sang chaud.
En bref, écrit l'équipe, cette découverte "inaugure une nouvelle façon passionnante de faire de la paléontologie".